Avec notre voyage d’étude qui tire à sa fin, je suis très content d’avoir pu y participer car j’ai appris beaucoup. Ce qui est très intéressant dans ce voyage, c’est la concentration sur l’aspect canadien qui aide à mieux comprendre et nuancer ce qu’on peut lire dans les livres d’histoire. Pour les Opérations Spring, Atlantic et Totalize, par exemple, nous avons longuement discuté de l’apport des Canadiens lors de ces opérations et de ce qui était attendu d’eux par rapport aux forces qu’ils avaient. Plusieurs reprochent aux Canadiens de ne pas avoir été assez entraînés et qu’ils n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs assez rapidement. C’est un point de vue qui ne tient pas solidement la route lorsque l’on se penche sur les statistiques et les effectifs en place. Par exemple, les Canadiens ont eu à se battre dans la région entre Caen et Falaise, où se trouvait la plus grande concentration de chars allemands par kilomètre carré durant toute la guerre. De plus, ceux-ci possédaient deux bataillons de chars Tigres (101e et 102e) dans cette région; les Américains, eux, n’avaient pas à faire face à de tels effectifs blindés ce qui a largement aidé leur avancée. Ce sont des points qui ne sont pas souvent pris en compte lorsque vient le temps de pointer du doigts les divisions canadiennes; oh et les Britanniques avaient, durant Totalize, deux divisions blindées qui étaient pratiquement stationnaires. Par ailleurs, les trois divisions canadiennes ont subi presque autant de pertes (environ 10 000) que les dix divisions britanniques (environ 12 000) pendant toute la campagne de Normandie, ce qui peut faire émerger des questions en ce qui à trait à l’apport des forces britanniques lors de cette campagne. Ce voyage fut très instructif et j’ai hâte de pouvoir faire part de mes nouvelles connaissances aux autres lorsque je serai dans le programme d’éducation en septembre prochain et une fois rendu enseignant.

Alexandre Grondin