Suite à la bataille de l’Escaut, les Alliées prirent 3 mois afin de planifier et préparer l’offensive du printemps. En février 1945, les Alliés lancèrent la grande offensive qui devait pousser l’ennemi de l’autre coté du Rhin et mener à sa défaite finale.

La première phase de la campagne débuta au Nord où le feld-maréchal Montgomery avait sous son commandement la 9e armée américaine de même que ses forces britanniques et canadiennes, Il devait y avoir deux poussées majeures. La 1ere armée canadienne devait avancer du saillant de Nijmegen vers le sud-est afin de libérer un corridor entre le Rhin et la Meuse. Pendant ce temps, la 9e armée américaine devait avancer vers le nord-est et converger vers les Canadiens sur le Rhin de l’autre côté de Wesel.

Lors de cette bataille, la première armée canadienne, encore une fois sous le commandement du général Crerar, était renforcée par d’autres unités alliées, ce qui en fit la plus grande formation qui n’avait jamais été commandée par un officier canadien lors d’une opération militaire. Les objectifs étaient de nettoyer la grande forêt de Reichswald, de percer la ligne Siegfried, de briser les défenses de la forêt de Hochwald et de se rapprocher du Rhin.

L’opération « Véritable » fut lancée le 8 février et précédée d’une attaque aérienne et d’artillerie massive qui devait anéantir les positions défensives ennemies. Mais la progression ne fut pas facile. La boue et un terrain inondé ralentirent l’avance alliée qui devait parfois marcher dans plus de trois pieds d’eau. De plus, l’offensive américaine au sud fut retardée et les Allemands purent renforcer leurs positions. Malgré ces obstacles, les premières défenses de la ligne Siegfried furent percées. Sur le flanc Ouest, les « water rats » de la 3e Division furent en mesure de traverser les terres inondées et avancer significativement. Par la suite, la progression dans la forêt de Reichswald se fit pas à pas. Les soldats britanniques et canadiens se battirent jusqu’à ce que la redoutée Ligne Siegfried soit complètement percée le 21 février.

Les formidables positions défensives allemandes de la forêt de Hochwald et des hauteurs de Balberger séparaient encore les Alliés du Rhin. L’assaut contre ces positions fut lancé le 26 février par les 2e et 3e Divisions d’infanterie canadienne et la 4e Division blindée. Cette offensive fut aussi difficile que celle de la forêt de Reichswald. Les chars d’assaut manœuvraient difficilement sur le terrain boueux et les alliés durent faire face à de féroces contre-attaques allemandes. Ce n’est que le 4 mars que les deux objectifs furent pris. Pendant ce temps, les Américains continuaient leur progression au sud. La résistance allemande continua jusqu’au 10 mars lorsqu’elle fit sauter les ponts de Wesel et se replia sur la rive est du Rhin.

Au cours de ce mois de bataille, la 1re Armée canadienne perd 15 634 hommes – tués, blessés ou disparus – dont 5 304 Canadiens, mais elle s’était emparée des rives du Rhin, dernière ligne de défense importante des Allemands.

Texte adapté de Canada se souvient : Deuxième Guerre mondial, Anciens Combattants Canada


Alexandre Carrette, étudiant à la maîtrise à l’Université de Montréal, a participé au voyage d’études 2004 de la Fondation canadienne des champs de bataille.

« Ce n’est qu’en marchant sur les champs de bataille que l’on peut vraiment apprécier l’importance du sacrifice des soldats canadiens et comprendre le courage et la  détermination nécessaire pour percer les lignes allemandes et poursuivre le combat malgré les obstacles. On ne peut pas arriver à bien saisir cette dimension de la guerre dans un livre ou sur une carte. »