Le rôle du Canada dans la Deuxième Guerre mondiale
Le Statut de Westminster de 1931 a fait du Canada un pays entièrement indépendant, libre de décider pour lui-même en matière de guerre et de paix – ce qu’il ne pouvait faire en 1914. Au cours des années 30, où le monde passait d’une crise à l’autre, il est devenu de plus en plus évident aux yeux de tous les observateurs, sauf les plus optimistes, que la Première Guerre mondiale, supposée être la « dernière guerre », n’avait été que la première manche d’un conflit durable.
La position du Canada ne faisait aucun doute : dans l’éventualité d’une guerre entre la Grande-Bretagne et tout groupe d’ennemis menaçant la survie de la « mère patrie », le Canada appuierait la Grande-Bretagne. Le moment venu, le Canada offrit rapidement son aide, sans l’enthousiasme qu’il avait témoigné en 1914, mais avec une volonté inflexible.
En août 1939, l’Allemagne nazie conclut un pacte de non-agression avec l’Union soviétique et se prépara à envahir la Pologne, dont la Grande-Bretagne et la France avaient promis d’assurer la sécurité. Le 1er septembre, l’Allemagne attaqua; deux jours plus tard, la Grande-Bretagne et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne. Une semaine plus tard, le 10 septembre, le Canada, de son propre chef, déclarait à son tour la guerre à l’Allemagne. La Deuxième Guerre mondiale venait de commencer.
Sur une population d’à peine 11,5 millions d’habitants, un peu plus d’un million de Canadiens servirent en uniforme pendant le conflit. Outre-mer, à la suite des tragédies de Hong Kong (décembre 1941) et de Dieppe (août 1942), l’armée canadienne se distingua en Sicile (juillet-août 1943), en Italie (de septembre 1943 à février 1945), ainsi que lors du débarquement et de la campagne de Normandie (du 6 juin au 22 août 1944) et tout au long de la campagne pour libérer le nord-ouest de l’Europe, jusqu’à la victoire de mai 1945.
La Marine royale du Canada (MRC) multiplia ses effectifs par cinquante, devenant une force de près de 100 000 hommes et femmes, joua un rôle crucial dans la victoire de la bataille de l’Atlantique, et garda ouvertes les vitales voies maritimes vers la Grande-Bretagne face à une offensive sous-marine allemande déterminée. La MRC servit aussi dans la Méditerranée, dans les Caraïbes, dans le Pacifique et dans l’Arctique. À la fin de la guerre, elle était devenue la troisième marine en importance au monde.
Modeste force dotée d’appareils pour la plupart désuets en 1939, l’Aviation royale du Canada (ARC), qui recruta près de 250 000 hommes et femmes pendant la guerre, en vint à être un élément essentiel qui contribua à la supériorité aérienne des Alliés en Europe et permit d’organiser des raids dévastateurs de bombardiers contre des cibles ennemies. L’ARC était également responsable du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth, qui forma au Canada plus de 131 000 aviateurs du Commonwealth et alliés en vue de porter la guerre en Allemagne et vers les territoires aux mains des Allemands.
Ces contributions militaires ont aidé à gagner la guerre, mais le coût a été élevé : plus de 42 000 Canadiens ont perdu la vie, et 55 000 ont été blessés.
Sur le front intérieur, l’industrie produisit massivement pour soutenir l’effort de guerre. Le Canada fabriqua des navires de guerre, des navires marchands, des bombardiers, des avions de chasse, des chars, des véhicules en tous genres, des pièces d’artillerie et toutes sortes de matériel militaire et de munitions, employant des millions de personnes directement ou indirectement. Les agriculteurs produisirent d’immenses quantités de viande, de céréales et d’autres produits agricoles pour que les Canadiens, les Britanniques et les Alliés soient bien nourris et puissent se battre. Ce fut une réalisation phénoménale.
La Fondation canadienne des champs de bataille rend hommage au service, aux réalisations et au sacrifice de tous les Canadiens qui se sont battus et qui ont contribué à gagner la Deuxième Guerre mondiale pour libérer le monde de la tyrannie.